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Le cas Mermet et ce qu’il dit de nous … [MAJ – 09/07] – 16h00

Lorsque l’on admire quelqu’un … il est difficile de le voir sali, attaqué …. Mais il est encore plus dur de constater que ces nouvelles « attaques » en rappelle d’autres et qu’au final, l’image de cette personne en devient floue, incertaine.C’est ce qui m’arrive avec Daniel Mermet. Je suis un fan, une groupie de l’émission « Là-bas si j’y suis ». Il m’est arrivé d’être en retard à un rendez-vous pour écouter la fin d’une émission (avant l’arrivée des Podcast :o), c’est vous dire. Même s’il m’arrive de zapper certains épisodes, je ne rate jamais les rendez-vous du « Monde Diplo », de Gérard Filoche, du professeur Lordon, ou encore les émissions qui traitent des luttes sociales ici et là-bas !! Je tremble encore au souvenir des sons de la série sur le docteur Hans Münch (médecin, monstre ordinaire du camp nazi d’Auschwitz)(nb : correction faite, je m’étais trompé de nom …).

Et puis il y a eu l’épisode 2004, avec le départ houleux de Claire Hauter et Thierry Scharf, suite à une tentative de suicide, sur son lieu de travail, d’une collaboratrice de l’émission. De premiers écrits, un article sur le site Acrimed (ICI), puis une réponse de Mermet intitulée « Pourquoi tant d’amour ? ». De premiers doutes ….. Mais nous sommes passés dessus, parce que c’est Là-bas et que cette émission nous est essentielle. C’est bien là d’ailleurs notre ‘crime’ et j’y reviendrais.

Et puis il y a quelques semaines, un « coup de tonnerre » pour un auditeur moyen, qui n’a pas accès aux bruits de couloirs de la maison ronde et aux rumeurs que journalistes, hommes et femmes de média, s’échangent entre eux. Articles, buzz sur les réseaux sociaux, remous dans l’émission (avec une ‘instrumentalisation’ de dernière minute lors de la dernière émission de la saison). Le compte rendu réalisé par la revue Article11 (ici) sur le départ (et leurs témoignages) des journalistes Julien Brygo et Benjamin Fernandez est clair, limpide, étayé. Bien sûr la personnalité d’Olivier Cyran, auteur de l’article est sujette à interrogations tant ses relations avec Mermet sont connues pour êtres … difficiles. Mais tout de même. Les faits semblent parler d’eux-mêmes (mais méfions nous, Chomsky et Normand Baillargeon (ici), grâce à Mermet nous ont appris à regarder le monde que l’on nous présente avec circonspection …).

Rue89, dans un article assez complet dans ses références, vous donnera un bon résumé. Ici.

Dans un des commentaires, justement sur Rue89, certains évoquent le caractère militant de l’émission qui « excuserait » le comportement de l’animateur-producteur. Cet argument me fait frémir. Il me fait penser aux premiers mots de la chanson de Ferrat, Le bilan…. S’il est avéré, rien n’excuse le comportement de Mermet !! La première démarche d’un militant d’une cause est d’être irréprochable sur son comportement vis à vis de cette cause. Comment faire des reportages sur le harcèlement moral chez France Telecom, interpeller responsables et syndicalistes, faire témoigner médecins et experts et user des mêmes pratiques au sein de son équipe ?

Mais le pire de tout ça, c’est qu’au nom de cet espace de liberté que représentent les 45 minutes quotidiennes d’émission, nous nous taisons, nous les AMG. Nous trouvons des excuses au grand Timonier et nous serions prêt à accepter la souffrance de certains pour pouvoir bénéficier de notre « drogue » quotidienne !! Mais nous avons ni plus ni moins que du sang sur les mains !!! Nous avons peur, nous sommes juste des lâches !!

Nous nous cachons, alors que (une fois de plus) si les faits sont avérés, c’est Mermet qui devrait avoir honte. Le même sentiment de honte que devrait avoir des hommes comme Cahuzac ou DSK (dont on sait que ce n’est pas ça qui les étouffe !!). Car si cela devait être le cas, Mermet salirait une magnifique idée, une belle histoire, des mobilisations de citoyens et d’auditeurs qui croient à un monde moins moche.

J’attends avec impatience les réactions des piliers de l’équipe. Que nous diront-ils ? Que diront les syndicats de Radio France ? Filoche s’est exprimé …… Il devrait directement interpeller Mermet !!!! Que diront les journalistes du Diplo ?

Une fois de plus, si les faits sont exacts, rien ne peut les justifier. Pour Mermet, même si certains éléments de contraintes sont imposés par la direction, il aurait été à son honneur (de son devoir) de montrer comment lutter contre cet état de fait. Pas de s’en accommoder. C’est ce que font les résistants de par le monde. Pire, s’il s’est montré coupable de comportements inhumains envers ses collaborateurs, dépréciateurs, pervers … il aura contribué à la grande marche en avant des idées néo-libérales, de l’individualisme, du pouvoir pour le pouvoir, de l’avidité, des « There’s no alternative » que nous entendons sans cesse. Il nous aura rendu ce monde encore plus moche, il nous aura retiré de l’espoir ….

Mais ne serait-ce pas nous qui sommes fous de l’avoir élevé au rang de saint, à tout le moins de modèle, de référent ?

Dans le deuxième volet de la dernière trilogie Batman, le Joker s’en prend directement au procureur Harvey Dent pour démontrer que : « même le meilleur d’entre vous peut tomber et renier ce à quoi il croit » …. Finalement, le commandant Gordon choisira de mentir à la population pour préserver l’image du héros. Las …. Le dernier chapitre de la saga démontrera l’inutilité et la vanité du subterfuge. Ne commettons pas la même erreur.

Si les faits sont vrais, soyons du côté des victimes pas de celui du bourreau.

[MAJ 1] : Réponse d’un des piliers de l’émission, Antoine Chao (ICI). Et mon commentaire :

Donc … Je ne suis pas bien sûr de comprendre ….. Parce que l’émission est radiophoniquement une réussite et reste sur les ondes, un des derniers lieux, qui porte une parole différente et salvatrice, cela justifierait toutes les dérives  (si elles sont avérées) ? Mais , Antoine, ne serait-ce pas là qu’un avatar de « la fin justifie les moyens » cher à tous les pourris que l’émission pourfend à longueur d’année ? A ce rythme là toutes les dérives sont possibles : les reporters de « Là-bas », pourraient être bénévoles pendant qu’on y est ; ça ça serait du VRAI militantisme !!! Et puis être militant, ne signifie pas forcément, en dehors de la question de la rémunération et de l’engagement, que l’on ai demandé à être traits comme des merdes !!!!

Pour faire cheminer une idée il est bien souvent plus « rentable » d’en faire la promotion par l’exemple plutôt que de pérorer sur sa montagne. C’est pourquoi cette histoire fait aussi mal. Dans notre lutte pour un monde meilleur, la forme compte autant que le fond. Sinon comment convaincre que nous sommes différents dès lors que nous ne sommes pas (ou tout du moins le plus possible) irréprochables ? Cette histoire ne vient pas dénoncer le formidable travail de cette émission depuis des années pour nos oreilles et nos cerveaux, mais elle vient jeter une ombre dégueulasse sur le comportement d’un homme qui porte en lui tout le discrédit de ce qu’il prétendait défendre.

Et c’est ça qui est le plus terrible. Et si c’est le prix à payer pour avoir accès à d’autres manières de penser et de réfléchir, je refuse de le payer.

[MAJ 2] : Excellente analyse qui m’avait échappée, toujours dans les commentaires de l’article de Rue89, signée par un lecteur :

Baron Von Karlebraüm
Aristocrate d’opérette

En tant qu’auditeur modeste (littéralement : je n’écoute l’émission qu’une fois de temps en temps) de « Là bas si j’y suis », je pense qu’au delà des affaires de malversations qui seront mises au jour ou réfutées (espérons-le) dans le déroulement de cette enquête, tout ça nous en apprend une bonne.

Parce que je pense qu’il faut se l’avouer collectivement : on s’est mis le doigt dans l’oeil jusqu’au coude de façon collective depuis 1989.

Pour ceux qui n’écouteraient pas l’émission, je vais synthétiser grosso modo la façon dont elle et ses auditeurs se sont mis le doigt dans l’oeil. Dans un reportage de LBSJS, dans l’ensemble, la parole est donnée à l’opprimé, puis on rencontre l’oppresseur pour mettre à jour son hypocrisie. On conclut généralement en disant que les oppresseurs sont des salauds qui se cachent derrière leur discours pour ne pas avoir à admettre la vérité : qu’ils aiment écraser le monde et profiter de leur situation. Ecoutez les reportages sur Neuilly ou sur le Medef, cette structure un peu moraliste revient généralement. Plus récemment, les émissions sur Guantanamo faisaient prendre au traducteur de Bush un ton agressif pour souligner la malignité du personnage (et pourtant je ne porte pas l’ancien président dans mon coeur).

Ce faisant, nous nous convainquions collectivement que le monde était simple : il y avait d’un côté les salauds, les dominants et les brutes, qui participaient de l’écrasement des faibles, honnêtes, au langage libéré.
Et on oubliait une chose, que nous aurions dû savoir : la domination passe en grande partie par l’ignorance de son caractère aliénant, par la conviction profonde qu’elle est légitime, qu’on n’y peut rien, et que le monde est ainsi. Sensiblement les arguments de Mermet et consorts sur cette affaire. C’est assez drôle de voir (toute propension gardée, Mermet n’est pas un nazi) la façon dont l’affaire sort au moment où LBSJS a consacré des émissions sur le travail d’Hannah Arendt et sur le film « Un spécialiste » qui expliquaient bien comment le mal, la brutalité étaient le fait de gens normaux pris dans des chaînes de hiérarchie longues et qui dépersonnalisaient l’acte de domination, et pas de monstres mal intentionnés : les dominants sont « gentils ».

Et comme nous avons oublié ça, nous en sommes sur le cul : nous ne nous rendons pas compte que la caricature du bourgeois capitaliste que nous avons reprise à L’Assiette au Beurre est dépassée, que les capitalistes d’aujourd’hui sont sympa, qu’ils peuvent aller à la Fête de l’Huma et menacer de licencier quiconque ne travaille pas 55 heures par semaine, weekend inclus, pour être payé à mi-temps, qu’ils peuvent dire à leur employés de les tutoyer et les rendre corvéables à merci en même temps, bref qu’ils peuvent appliquer ce que Boltanski et Chiapello décrivent dans « Le nouvel esprit du capitalisme », c’est à dire employer les méthodes du militantisme et du bénévolat dans la production économique.

Nous étant plantés sur ça, et croyant que tout dominant était un salaud, nous avons oublié de regarder ce que nous faisions. Pourquoi l’aurions-nous fait ? Après tout, nous sommes les gentils, ceux qui vont au rassemblement pour Notre-Dame des Landes et se raccrochent à la voix chaude et suave de ce brave septuagénaire (qui milite pour la retraite à 60 ans, paradoxe). LBSJS ne pouvait pas être marquée par les autres tares du journalisme, parce que Mermet est sympa.

C’est sur ça qu’on s’est plantés, en oubliant la façon dont Mermet était devenu, au passage, une figure d’adoration et de pouvoir (j’ai connu un conflit au Repaire d’Aix en Provence où, pour trancher entre deux « leaders », des courriers et des amitiés personnelles avec Mermet ont été mobilisés, étrange comportement alors que les Repaires sont censés être indépendants…. et dirigés par personne).
Ça nous apprendra à être manichéens.

[MAJ 3] : à lire absolument le papier de François Ruffin mais aussi les commentaires qui suivent sur le site du journal FAKIR : ICI

[MAJ 4] : une nouvelle contribution, une autre façon de voir les choses, apportée par l’excellent blogueur Le Yeti, à nouveau sur le site Rue89 : ICI

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15 Commentaires le “Le cas Mermet et ce qu’il dit de nous … [MAJ – 09/07] – 16h00”

  1. F. 7 juillet 2013 à 20:20 #

    Non, vous ne pouvez pas mettre Cahuzac, DSK et Mermet sur le même plan même s’ils semblent que ce sont tous des délinquants (voire plus), même concernant le sentiment de honte que vous évoquez.

    Les premiers personnages sont des politiciens qui n’ont d’autres intérêts qu’eux mêmes et les leurs. A moins d’être naïf, leur comportement demeure dans la « droite » ligne de ce qu’ils sont.

    Mermet en se comportant comme il se comporte trahit la population à laquelle il s’adresse et d’une certaine manière décrédibilise son discours. « Vous voyez bien que tout ça, ça ne tient pas : diront les réacs ». De plus, il adopte une position schizophrénique qui ne traduit pas seulement sa folie mais est susceptible d’en produire. Il place ses auditeurs dans une position intenable. « Oui je défends fondamentalement ce qu’il raconte mais il fait l’inverse au quotidien, comment puis-je m’y retrouver, que puis-je en penser ? »

    Sans pour autant défendre les premiers qui devraient être punis comme il se doit, la folie de Mermet n’est pas du tout du même ordre que cette toute puissance et cette avidité que ces personnages incarnent.
    Du haut de sa « responsabilité » de quasi-seule émission du service public qui soit véritablement en opposition à la pensée dominante, tout en la condamnant à longueur d’émission, il rejoue une trahison qu’une population dominée n’en finit pas de subir.
    C’est d’un autre ordre tout ça, et puis, pour ce qui est de la honte et en l’occurrence, c’est valable pour les trois, on est bien au-delà de tout ça.

    • Abominablog 7 juillet 2013 à 20:38 #

      Entièrement d’accord avec vous.

      Pour mon côté naïf je confirme, j’ai cru à une époque qu’être au PS c’était être de gauche …… 😮

      Pour la honte, ce que je voulais dire, et je pense ce qui les rassemble tous les trois, mais bien d’autres également, c’est une position hautement narcissique qui les empêche de porter un regard un tant soit peu humble sur leur petite personne. Ce qui est d’autant plus détestable avec Mermet, quand son slogan est une émission « Modeste mais géniale ».

      Attendons de connaître sa réponse. Nul doute, malheureusement, qu’il élude la question des conditions de travail dans son équipe au profit d’une dénonciation de la suppression d’une émission par semaine à partir de la rentrée.

  2. Winston Smith 7 juillet 2013 à 22:07 #

    Bravo pour ce billet.
    Et je ne trouve pas le rapprochement avec Cahuzac et DSK si déplacé que ça.
    Eux aussi ont trahi ceux qu’ils sont censés représenter, car la gauche pour moi a une plus grande obligation morale que la droite.
    Je sais bien que le PS est un parti de droite, mais ce sont des gens de gauche (bien naïfs) pour la plupart qui les mettent au pouvoir, et ils peuvent s’estimer trahis de voir leurs convictions bafouées.
    Pareil pour Mermet, le porte parole des sans voix, le héraut de la gauche de combat à qui des milliers d’auditeurs font confiance parce qu’il fait un bon boulot, celui d’éveiller les consciences, de tenir bien haut le flambeau de la lutte…
    Et patatras, ceux à qui il apportait un certain réconfort tombent de haut en apprenant qu’il est un personnage très peu recommandable et pas très humaniste envers ses collaborateurs.
    Pour ma part j’avais commencé de prendre mes distances depuis l’épisode de 2004, et les rares fois où je l’ai entendu ensuite, il me semblait de plus en plus imbu de sa personne…

  3. krissy 7 juillet 2013 à 23:48 #

    Moi aussi très surprise. Mais soyons prudents.. les municipales arrivent et l émission dérange.

    • luc Capony 15 juillet 2013 à 22:19 #

      Oui soyons prudent !….

      La bonne question à se poser c’est : pourquoi cette enquête et ce papier en ce moment ? (pile poil quand Mermet n’est plus à l’antenne pendant 2 mois pour se défendre en plus…) et à qui profite le crime ? (je crois qu’ils veulent déjà virer lbsjs le vendredi)

      Ou autrement dit, « Quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage »….

      Sur le site Article 11 c’est la curée, et c’est pas beau à voir…. toute cette rancoeur qui s’étalle ! beurk ! sans moi. (c’est marrant tous ces libertaires, tellement attacher à la lois, à la règlementation tous d’un coup)

      Je sais ce que cette émission apporte, m’apporte, depuis plus de 15 ans et ce serait bien de ne pas perdre çà de vue non plus, non ?

      Bonne soirée

      Luc

  4. P. 8 juillet 2013 à 01:49 #

    « Dans le deuxième volet de la dernière trilogie Batm… » Non. Stop.

    • Abominablog 8 juillet 2013 à 09:06 #

      @ P. : ????
      La ‘référence’ vous parait par trop terre à terre ?? Désolé si c’est le cas ! J’exprime un parallèle avec les références que j’ai .. 😮

  5. Philippe Edmond 8 juillet 2013 à 03:23 #

    Cette affaire montre aussi que l’approche d’une régulation des rapports sociaux par des lois protectrices est un bon moyen de faire que la lutte d’intérêts entre employés et employeurs aboutisse à un équilibre.
    Mermet, homme de gauche se retrouve à se comporter en pur libéral avec ses employés, en partie de par son caractère, de par la faiblesse de la nature humaine et aussi à cause de la pratique systématique de la précarité pour les non titulaires de Radio France.
    Avec ces idées (un peu trop chrétiennes sociales et réactionnaires) de conventions collectives, de salaire minimum suffisant pour faire vivre une famille et de congés payés, les dérives dénoncées à propos de Là bas si j’y suis ne prendraient pas une telle dimension … et une bonne émission pourrait continuer à se faire, mais dans un ambiance peut être plus sereine.

  6. Pensez BiBi 8 juillet 2013 à 09:35 #

    Ce qui est souvent en jeu dans l’intérêt qu’on porte à quelqu’un(e) – et principalement à propos de ce qu’il fait – c’est cette petite différence qui fait TOUTE la différence entre admiration et idolâtrie.
    L’admiration éclaire car elle laisse l’espace pour le dialogue et la contradiction. L’idolâtrie, elle, aveugle.
    Dans cette affaire, c’est donc aussi notre rapport singulier à l’autre qui se joue.

  7. Abominablog 8 juillet 2013 à 09:39 #

    Merci à vous tous pour avoir pris le temps de me lire ET surtout de m’avoir apporté vos remarques qui font progresser ma réflexion. Continuons, continuons 😮

  8. tof 8 juillet 2013 à 15:43 #

    Grandir pour un enfant passe par le passage obligé de découvrir que ses parents ne sont pas parfaits. Casser cette idolaterie. Bizarre car en tant qu’adulte, je suis aussi fan de cette émission alors que la « fanitude » ^^ m’est ridicule. Je suis donc tombé de haut. de trés haut.
    c’est pour moi intolérable! et c’est parce qu’Inter et en particulier cette émission nous apprennent a réfléchir par nous même, sur nous même que j’ai décidé de désormais boycotter Mermet. il n’est plus crédible a mes yeux. un pêu comme si le pdg de france télécom dénonçait les cas Mermet. Bref, je suis passé de l’admiration (qui est pour moi la meme chose que l’idolaterie) au dégoût. Je vais devoir voir ailleurs ce qui se passe entre 15h et 16h et ca va etre dur de trouver autre chose que de la soupe. et j’espère que les Mélanchon, Diplo, Filoche ou Lordon en feront de même. Sinon je ferais pareil. Je ne comprendrais pas que ces consciences éclairées soient aussi aveuglées.
    LBSJYS peut vivre sous une autre forme avec un autre comme Chao ou Fakir. Mermet a 70 ans passé, il peut passer la main. En plein tour de france ca me fait penser aux menteurs dopés. Ah non ! moi j’ai rien fait!

  9. Winston Smith 8 juillet 2013 à 18:16 #

    La réponse de François Ruffin:
    http://fakirpresse.info/Mes-annees-Mermet.html
    Un témoignage sincère, une reconnaissance envers celui qui lui a apporté d’abord un boulot et une certaine notoriété qui lui permet de faire des livres et de continuer Fakir, le plaisir d’avoir travaillé pour cette émission mais aussi une prise de distance sans laquelle il n’aurait pas pu tenir.
    Si Ruffin ne prend pas position sur le fond de l’affaire et se garde de condamner ouvertement les pratiques de Mermet, on comprend à travers son témoignage qu’il ne doit pas être facile de bosser sous les ordres de se bonhomme.
    Ruffin et d’autres n’ont peut être pas souffert parce qu’ils ont les ressources psychologiques nécessaires, mais d’autres ont visiblement souffert.
    Et je ne supporte pas la souffrance subie au travail d’autant plus quand elle vient d’une personne qui se gargarise de défendre les faibles et les opprimés face aux puissants.

  10. Abominablog 8 juillet 2013 à 21:57 #

    OUI, JE RECOMMANDE A TOUS DE LIRE CE PAPIER DE FRANCOIS RUFFIN, ainsi que les commentaires qui suivent cet article sur le site du journal FAKIR (http://fakirpresse.info/Mes-annees-Mermet.html).

    A la lumière de ces différents textes (articles et commentaires), il devient urgent de faire une pause …. De tenter de réfléchir….. En tout cas pour moi !!

  11. Jean 26 août 2013 à 18:53 #

    Il me semble que cette affaire révèle surtout à quel point les gens peuvent se satisfaire de la simplicité d’une vision telle que : « les dominants sont des salauds, les dominés sont tous gentils ». Un capitaliste est un connard, une personne de gauche a plus de valeurs morales qu’une personne de droite

    Un patron n’est pas forcément un salaud exploitant des ouvriers et un pauvre n’est pas forcément un type bien complètement désœuvré que l’on doit à tout prix défendre. Tous les syndicats ou hommes de gauche ne sont pas vertueux (CE Air France / CGT port de marseille, Cahuzac,…)

    Certains entrepreneurs de droite ont peut-être plus de convictions sociales que certains syndicalistes… ou que certains patrons d’émissions de radios (!)

    Réveillez-vous, le monde est bien plus complexe que cela. Ne cédez pas à la facilité.

    J’en peux plus du « les patrons sont tous pourries, le système est pourrie », « il faut lutter, il faut résister ». Notre société d’aujourd’hui est pleine de réussite (ce qui ne signifie pas « imperfectibles » !) : l’enseignement, la sécurité sociale, la retraite, certaines entreprises françaises, … Ne jetons pas tous aux orties, s’il vous plait!

    Ne serait-il pas plus efficace d’essayer d’améliorer ce système (perfectible) brique par brique en obtenant le consentement de chaque partie en présence ?

  12. Jean 26 août 2013 à 18:58 #

    Et j’oubliais:
    Pour tout ça, merci pour ce papier qui dénonce un peu ces concepts si manichéens.
    N’est-ce pas un discours plus enthousiasmant la construction par le consentement que la lutte destructrice ?

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